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Arthur en Bretagne - Arthur pour les Bretons
Arthur in Brittany - Arthur for the Bretons
Every sort of thing must necessarily be referred back to its origin.
~ Tertullian, De Praescriptione Haereticorum
Les Bretons insulaires et armoricains ont façonné la légende arthurienne selon leurs traditions locales. Un écho de la littérature perdue des Bretons armoricains se fait connaître à partir de l’œuvre galfridienne, de la Chronique de Saint Brieuc, des fragments retrouvés du Livre des faits d’Arthur, et à travers les littératures étrangères qui, tout en s’appropriant des légendes bretonnes, ne cesseront de les répertorier. La fascination exercée par la Bretagne et l’impression que se sont fait les étrangers des Bretons, a contribué à sauvegarder les fragments d’une littérature, nous le savons, définitivement perdue. Mais ce désastre n’implique pas l’impossibilité de retrouver les éléments particulièrement armoricains concernant ce mythe du haut Moyen Age, lequel se révèle, à chaque nouvelle étape des études celtologiques, de plus en plus immergé dans l’Antiquité. Nous devons à Geoffroy de Monmouth le grand mérite d’assembler différentes traditions du haut Moyen Age brittonique en les recadrant dans une unité historique entre l’Ile et le Continent, mais la Bretagne arthurienne n’a jamais existé. Celle-ci est un mythe littéraire lié à l’idée d’un roi protecteur, personnage fantasmagorique, allégorie nationale d’un royaume imaginaire.
Mots clés – littérature celto-latine, mythe arthurien, littérature bretonne, historiographie littéraire celtique.
The Welsh, Cornish, and Bretons shaped the Arthurian legend in light of their own local traditions. An echo of the lost Breton literature can be identified from Geoffrey of Monmouth’s writings, from the Chronique de Saint Brieuc, from recently found fragments of the Livre des Faits d’Arthur, and from non-Breton medieval literature that had, while appropriating Breton legends, preserved them. The fascination exerted by the Breton material, and the impression made by Bretons upon non-Breton literature in the Middle Ages contributed to the preservation of echoes of literature which we know to have been lost. But this disaster doesn’t mean that it is impossible to identify Armorican elements of this medieval Arthurian tradition, which appears, as research in Celtic Studies progresses increasingly suggests, more and more rooted in Antiquity. We owe a great debt to Geoffrey of Monmouth for his assembling of different Brittonic traditions in order to present a historical unity between Britain and the Continent, but Arthurian Britain had never existed. This was a literary myth involving the figure of a protector hero, a phantasmagorical character, a national allegory of an imaginary kingdom.
Keywords – Celtic Latin Literature, Arthurian myth, Breton Literature, Celtic Literary Historiography
Ana Donnard
Estudos Célticos